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Et le ciel de Höchst
17 septembre 2008

Et voilà le travail!

Le résultat de deux jours de travail!
108 palettes, 111 étiquettes, 864 pots, 10 graines par pot = 8640 graines
8 interventions par palette, 10 interventions par pot, 5 interventions pour chaque sol,
4 concentrations, deux types de sol,
3 manières de remplir les pots,
2 personnes qui travaillent,
1 produit!!

Mais quel produit? Ben vous n'en saurez pas plus et moi non plus : c'est top secret!

CIMG1535CIMG1533

Voilà les pots, ce sont ceux où rien n'est encore poussé. On verra demain ce qu'il en est.

Le but? Eh bien on ne sait pas du tout comment ce tout nouveau produit fonctionne, le but est de savoir si l'herbicide entre par les racines, par la pousse ou par les feuilles.

pots

Le charbon est une barrière que l'herbicide ne peut pas franchir. Aussi si le premier pot (terre contaminée au dessus) donne de bons résultats (ie toutes les plantes crèvent correctement), c'est que c'est par la pousse, dite cotylédon, et plus précisément par la partie hypocotyle pour les connaisseurs, que l'herbicide rentre dans la plante et agit. Si c'est le pot 2 (terre contaminée en dessous), alors on est sûr que c'est par les racines qu'il agit.

La matière curieuse appelée "paliitt" (en fait c'est comme ça qu'ils disent, mais n'ayant encore jamais vu, et n'arrivant pas encore à cerner ce que c'est, je ne sais pas de quoi il s'agit) sert à protéger la terre des projections d'herbicide, aussi s'il y a un effet sur ce pot, c'est que l'herbicide entre par les feuilles ou la tige. Il s'agit ici d'un traitement post-émergence, qui sera fait au stade cotylédon (les premières petites feuilles).

Ceci est testé sur trois plantes différentes, maïs, blé et colza: il arrive de façon pour l'instant assez incompréhensible pour moi que les herbicides au moins en début soient testés sur des cultures, les plantes cultivées sont dans ces expériences-ci considérées comme des mauvaises herbes cibles à éliminer. Une explication pourrait être que les plantes cultivées poussent en général beaucoup mieux et plus facilement que les mauvaises herbes, donc on est plus sûr du résultat. Et comment ça se fait que dans les champs, les cultures ne crèvent pas sous le joug des pesticides? Car est introduite avec l'herbicide une substance supplémentaire ("safener") censée aider la culture à s'en sortir et à lutter contre cet envahisseur inopportun, mais que les mauvaises herbes ne sont pas capables d'utiliser et donc celles-ci crèvent.

On soupçonne que l'activité microbienne soit à la base de la grande différence actuellement observable entre ce qui se passe dans les poquets en serre, et ce qui se passe dans les champs. C'est pourquoi deux types de sol ont été utilisés, stérile et non stérile.

Comme il s'agit d'un produit dans lequel ils placent beaucoup d'espoir, on demande une très grande fiabilité, c'est pourquoi chaque plante à chaque concentration, chaque type de sol, chaque manière d'application du produit a été répétée 8 fois, et les différentes concentrations sont entourées de deux palettes entières de pots contrôle (non traités).

Comme vous aurez pu le remarquer, pour les pots 1 et 2 l'herbicide a été préalablement mélangé à la terre. La  quantité exacte de terre (pour atteindre la bonne concentration à l'hectare par un savant calcul) avait été pesée la veille et l'herbicide y avait été ajouté, le tout enfermé pour la nuit dans un sac. Le lendemain, il a fallu très soigneusement à la main mélanger la terre mouillée avec la terre sèche, brasser les 5 kg pour qu'aucun agrégat ne persiste.

Beaucoup beaucoup de travail manuel donc, par exemple pour les pots n°1: on remplit les pots à moitié de terre, pas plus et quand on en met trop il faut revider. Puis on presse légèrement. On met les graines (en compter exactement dix, quand on connait la taille d'une graine de colza... (pas plus d'un mm de diamètre) quand on en met trop il faut les enlever. On presse une deuxième fois pour enfoncer légèrement les graines dans la terre et surtout qu'elles ne soient pas en contact avec la terre contaminée au-dessus du charbon. Ensuite on ajoute le charbon avec une dosette, on presse une troisième fois, puis on remplit le pot de terre contaminée jusqu'en haut (là encore ni trop ni trop peu pour que tous les pots soient équitables) et on presse une dernière fois.

A la fin de cette dure journée, j'étais littéralement noire de suie, on aurait dit que je venais de ramoner la cheminée! et tout le monde se moquait bien de moi. Eh oui, ce charbon étant excessivement fin (exactement comme de la suie), lorsque je le mélangeais à la terre ça volait partout, j'en avais dans la gorge, dans les yeux, dans le nez, les oreilles, le cou, les bras, ...

Enfin les petits pots sont prêts,c'est déjà ça, ya plus qu'à attendre que ça pousse et je vais pouvoir dormir tranquille!!

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